
Top 5 des idées reçues et clichés sur la bière
La bière a beau être la deuxième boisson alcoolisée préférée des Français (au coude-à-coude avec le vin, selon le dernier baromètre de l’institut Dynata pour l’agence SoWine réalisé en décembre 2023), elle reste encore un produit assez mal connu dans l’Hexagone. La preuve avec ces quelques clichés persistants, que Le Petit Ballon démystifie pour vous.
La bière, c’est forcément amer
En voilà une idée reçue qui fait beaucoup de mal à la bière, poussant même beaucoup de personnes à ne jamais en boire car elles “n’aiment pas le goût”, croyant qu’elles ont toutes le même. C’est oublier qu’il existe énormément de styles de bières - rien qu’en Belgique, on estime qu’il y en aurait environ 1500 ! Il est vrai que l’amertume est une caractéristique de beaucoup de ces styles, car apportée par le houblon, l’un des quatre ingrédients de base de la bière. Mais les autres saveurs peuvent également se trouver dans votre demi : sucré, acide, et même salé !
Plus une bière est foncée, plus elle est alcoolisée
Eh non, il n’y a aucun lien entre la couleur d’une bière et son taux d’alcool. La première dépend des malts utilisés pour la fabrication et leur niveau de torréfaction (oui oui, comme les grains de café). Le taux d’alcool, quant à lui, résulte d’un savant calcul entre les malts utilisés et leur quantité, la durée et la température du brassage, et les types de levures choisies pour la fermentation. D’ailleurs, les malts les plus foncés, qui donnent leur couleur aux stouts et autres porters, ne sont d’aucune utilité pour augmenter le pourcentage d’alcool, car les enzymes indispensables au processus ont disparu à la cuisson. Besoin d’une dernière preuve ? La célèbre Guinness, emblème des bières noires, ne contient que 4,1 % d’alcool dans sa version originale.
La bière fait grossir
Qu’elle a la vie dure, cette image du “ventre à bière” ! Pourtant, celle-ci ne contient pas beaucoup plus de calories que les autres alcools : environ 45 kcal pour 10 cl. C’est deux fois moins que le vin et cinq fois moins que le whisky. Sauf qu’on ne boit rarement que 10 cl de bière, et que notre pinte s’accompagne souvent de mets assez peu diététiques de type biscuits apéritifs et autres aliments gras (c’est quand même pas de chance que la pils s’accorde mieux avec une pizza qu’avec des haricots verts…).
En vérité, toutes les boissons alcoolisées sont à mettre au même niveau, car ce sont les molécules d’éthanol qui sont extrêmement caloriques, calories vides qui plus est. Par ailleurs, occupé à éliminer ces molécules d’alcool, l’organisme ne mobilise plus son énergie au bon fonctionnement métabolique et à l’élimination des graisses. Et il se trouve que chez les hommes, le stockage de ces graisses se fait en priorité au niveau de la ceinture abdominale…
La bière est meilleure à la pression
Et l’inverse, tout aussi souvent entendu : “je la préfère en bouteille, elle n’est pas pareille à la pression”. Y aurait-il donc une si grande différence ? A priori, non, c’est exactement la même bière qu’on retrouve dans les tireuses des bars et les contenants vendues en cave ou en supermarchés. Il arrive même très souvent que le même brassin soit utilisé pour remplir à la fois des fûts et des bouteilles. Les différences éventuelles sont en fait liées à la conservation et au service.
Car entre la brasserie et votre verre, la bière a vécu toute une aventure : transport, passage chez un éventuel distributeur, stockage en cave ou en réserve de bar… ce qui peut l’exposer aux changements de température ou aux UV, auxquels certains styles sont particulièrement sensibles (notamment ceux chargés en houblon, qui n’aime vraiment pas la lumière). Dans ces conditions, les fûts en inox et les canettes s’en sortent mieux que les bouteilles en verre.
La bière pression plaît souvent par sa fraîcheur et la fine effervescence qui en découle, pourtant ceux-ci ne s’accordent pas avec tous les styles. Par ailleurs, il peut arriver qu’un fût soit branché depuis un petit moment, perdant peu à peu de sa qualité. Enfin, tous les bars n’apportent pas le même soin au nettoyage de leurs lignes de pression, par manque de connaissances ou de temps. Tout ça peut influer sur la qualité de la bière une fois servie !
La bière c’est pour l’apéro, pendant le repas, mieux vaut du vin
Bon, vous êtes sur Le Petit Ballon, on ne peut pas vous en vouloir de croire ça. Pourtant, une bière peut tout aussi bien s’accorder avec votre menu - parfois même mieux que le vin ! Prenez votre plateau de fromages, par exemple. La tradition française l’associe depuis toujours avec du vin rouge, pourtant l’association des molécules grasses et des tanins est souvent très désagréable en bouche. Une bière maltée, en revanche, accompagne parfaitement un fromage grâce à ses aromatiques de pain frais, et son effervescence naturelle “nettoie” le palais pour accueillir la prochaine bouchée. N’hésitez pas à chercher des alternatives brassicoles à vos associations préférées, voire à mettre en concurrence bière et vin pour trouver l’accord parfait !
En bonus parce qu’on préfère en rire : les femmes préfèrent les bières blanches et fruitées
Alors là franchement, si certains croient encore que les préférences en matière d’alcool dépendent du genre, on ne peut rien pour eux.
L’occasion pour nous de rappeler qu’historiquement, le brassage de la bière était une tâche domestique, principalement exercée par les femmes. C’est lorsque l’activité s’est professionnalisée et commercialisée qu’elle est progressivement devenue une affaire d’hommes. Aujourd’hui, les femmes sont de plus en plus nombreuses à travailler dans le milieu brassicole, bien qu’il y ait encore du chemin à faire vers l’égalité !
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Article rédigé par Hélène et les Houblons pour Le Petit Ballon.